<p>Dans la salle Mollien du Louvre, les naufrag&eacute;s du radeau de la M&eacute;duse de G&eacute;ricault s&rsquo;enfoncent dans la nuit africaine. A l&#39;arri&egrave;re du radeau, le cadavre d&#39;Hector de David, les c&ocirc;tes saillantes et la barbe naissante, a la t&ecirc;te renvers&eacute;e. Allong&eacute; en travers, l&rsquo;Endymion de Girodet a troqu&eacute; ses sandales &agrave; lani&egrave;res pour des chaussettes tombantes et son p&egrave;re qui passe un bras autour de son corps a l&rsquo;air r&eacute;sign&eacute; du Marcus Sextus de Gu&eacute;rin.</p><p>Comme dans les <em>Correspondances</em> de Baudelaire, tout s&#39;anime et se r&eacute;pond entre ces piliers vivants que sont les grands formats de la peinture fran&ccedil;aise, for&ecirc;t de symboles o&ugrave; se distinguent de confuses paroles, des g&eacute;missements de d&eacute;sespoir, et aussi la voix oubli&eacute;e de Bonaparte.</p>