Sur la planète Hopper, il n'y a pas d'enfants, pas d'humour, pas d'action, pas d'étreintes, pas de sexe mais de la sensualité et peut-être de l'érotisme froid, pas d'avions et pas de sport, à l'exception de la voile et d'une scène isolée d'équitation. On ne voit pas un seul téléviseur et les images animées du cinéma sont à peine évoquées dans une seule œuvre, New York Movie. Il n'y a pas de gens heureux dans le monde de Hopper et il n'y a pas d'optimisme dans les gestes. L'enthousiasme n'apparaît pas, pas plus que l'effort ou l'activité. Les efforts semblent toujours au point mort et les mouvements figés. L'abattement, l'introspection, le hiératisme, l'immobilisme, la lassitude prédominent. Dans sa nature, on trouve de la végétation, des arbres, des rochers, la mer, des ciels et des nuages, mais pas d'oiseaux. La peinture de Hopper est définie par la présence et l'absence et par le soupçon de ce qui s'est passé avant ou après la scène qu'il a peinte.