Ce travail est un plaidoyer pour une évaluation clinique de la motricité qui soit quantifiée et d'orientation cognitive. Elle vise à révéler l'importance d'une description précise du niveau d'efficience des processus de planification, de programmation et d'exécution motrices. Pour ce faire, nous avons adapté sur table digitalisante l'épreuve de pointage alternatif de Fitts (1954) dont les qualités psychométriques sont largement reconnues sur le plan scientifique. Des modulations des contraintes de cette épreuve nous ont permis de cibler de manière différenciée les processus moteurs susmentionnés. Les résultats obtenus auprès de sujets contrôle et de patients avec des troubles du mouvement extrapyramidaux, consécutifs à une maladie de Parkinson ou à une maladie de Huntington, attestent dans leur ensemble de la faisabilité et de la pertinence d'une évaluation motrice clinique quantifiée et orientée en termes de processus. Nous pensons, d'ailleurs, qu'une telle évaluation serait potentiellement à même de révéler des déficits moteurs pour des pathologies auxquelles on n'associe classiquement pas de troubles du mouvement, telles que, par exemple, la maladie d'Alzheimer.