Je vous salue, Marie comme toutes les femmes, trop souvent entrailles, trop souvent mère, trop souvent épouse, trop peu souvent femme. Je vous salue pour la tendresse du monde, je vous salue pour ce trop d'abnégation et ces révoltes inachevées. Je vous salue
pour avoir porté les souffrances des hommes. Je vous salue pour avoir aimé ce crucifié le sachant fou. Je vous remercie d'avoir cru à tous ses fantasmes mais je ne vous remercie pas de ne pas lui avoir dit. Qu'il est difficile d'être immaculée, hors de toute jouissance,
recluse de l'humanité. Je vous salue femme comme toutes les femmes pour les barbaries atténuées, pour les souffrances apaisées. Ainsi êtes-vous !