<p>&laquo; De sa fen&ecirc;tre pr&eacute;f&eacute;r&eacute;e, si chevrotante &agrave; s&rsquo;ouvrir avec ses gr&ecirc;les vitres jaunes losang&eacute;es de mailles de plomb, Hamlet, personnage &eacute;trange, pouvait, quand &ccedil;a le prenait, faire des ronds dans l&rsquo;eau, dans l&rsquo;eau, autant dire dans le ciel. Voil&agrave; quel fut le point de d&eacute;part de ses m&eacute;ditations et de ses aberrations.</p><p>La tour o&ugrave;, depuis l&rsquo;irr&eacute;gulier d&eacute;c&egrave;s de son p&egrave;re, le jeune prince s&rsquo;est d&eacute;cid&eacute;ment arrang&eacute; pour vivre, se dresse en l&eacute;preuse sentinelle oubli&eacute;e, au bout du parc royal, au bord de la mer qui est &agrave; tous. Ce coin de parc est le cloaque o&ugrave; l&rsquo;on jette les d&eacute;tritus des serres, les d&eacute;catis bouquets des galas &eacute;ph&eacute;m&egrave;res. La mer est le Sund, aux flots sur qui on ne peut faire fonds, avec la c&ocirc;te de Norw&egrave;ge en vue ou la ville d&rsquo;Helsingborg, ce nid de l&rsquo;indigent et positif prince Fortimbras.</p><p>L&rsquo;assise de la tour o&ugrave; le jeune et infortun&eacute; prince s&rsquo;est d&eacute;cid&eacute;ment arrang&eacute; pour vivre, croupit au bord d&rsquo;une anse stagnante o&ugrave; le Sund s&rsquo;arrange aussi pour envoyer moisir le moins clair de l&rsquo;&eacute;cume d&rsquo;&eacute;pave de ses quotidiens et impersonnels travaux...&raquo;</p>