<p>Les Myst&egrave;res de Paris rel&egrave;vent du feuilleton, comme La Cousine Bette, comme Splendeurs et mis&egrave;res des courtisanes, chefs-d&#39;oeuvre de Balzac, comme tout Dumas et presque tout Sand ; et, comme Hugo dans Les Mis&eacute;rables.&nbsp;</p><p>Sue donne &agrave; son feuilleton une extraordinaire dimension dans le noir. Le m&eacute;lo est l&agrave;, assur&eacute;ment. Et colossal, coupant le souffle avec la brutalit&eacute; en noir et blanc de ses &eacute;clairages violents, avec ses h&eacute;ros camp&eacute;s sans ambigu&iuml;t&eacute; dans la noblesse ou dans l&#39;atroce ; avec surtout, puisqu&#39;il s&#39;agit de Paris et de ses myst&egrave;res, un extraordinaire d&eacute;cor posant la cit&eacute; moderne comme un personnage &eacute;pique : ville-foule, ville-ch&acirc;teau b&acirc;tie sur un monde d&#39;entrailles souterraines, caves-caveaux, &eacute;gouts, couloirs ; ville-cancer qui attire et qui d&eacute;vore, use, corrompt, ouvrant &agrave; la fois toutes les avenues du pouvoir et tous les chemins de la perdition.&nbsp;</p><p>Le monumental triomphe de ce roman nous confond encore aujourd&#39;hui. Tous les contemporains l&#39;ont lu, dans toutes les classes de la soci&eacute;t&eacute;...&nbsp;</p>