<p>&ldquo; Quand la lutte mat&eacute;rielle sera termin&eacute;e, les id&eacute;es, silencieuses aujourd&rsquo;hui, entre&shy;ront en conflit &agrave; leur tour. Le verbe remplacera l&rsquo;action en attendant qu&rsquo;il la dirige encore.&nbsp;<br />
Les peuples civilis&eacute;s se trouvent &agrave; une de ces p&eacute;riodes critiques o&ugrave; des id&eacute;es puissantes mais contradictoires sont aux prises. Le triomphe de l&rsquo;id&eacute;e d&rsquo;h&eacute;g&eacute;monie et d&rsquo;asservissement &eacute;tatiste entra&icirc;nerait un retour &agrave; la d&eacute;finitive barbarie apr&egrave;s des luttes incessantes. Celui de l&rsquo;id&eacute;e de libert&eacute; indivi&shy;duelle aurait pour cons&eacute;quence au con&shy;traire la marche vers un lumineux progr&egrave;s.<br />
Aux hommes de pens&eacute;e va revenir la t&acirc;che d&rsquo;orienter l&rsquo;&acirc;me des peuples vers des id&eacute;es capables d&rsquo;&eacute;viter leur d&eacute;cadence. L&rsquo;&oelig;uvre est difficile. Elle n&rsquo;est pas impos&shy;sible.<br />
Les id&eacute;es fausses sont les grandes d&eacute;vastatrices de l&rsquo;histoire. Ce n&rsquo;est pas avec des armes mat&eacute;rielles qu&rsquo;on les combat. Le canon n&rsquo;est qu&rsquo;un serviteur de la pens&eacute;e. Des id&eacute;es qui vont diriger les peuples d&eacute;&shy;pendra leur destin&eacute;e.&rdquo;</p>